Positionnement des associations de Solidaris

Communiqué de presse – 03/07/2017

Les centres de planning familial n’ont pas à démontrer leur nécessité, elle se transparaît au travers de leurs activités. Les professionnel-le-s qui constituent leurs équipes forgent dans leurs échanges une expertise qui ne se trouve en aucun autre lieu.
Témoignage de terrain d’un centre de planning Soralia

Les centres de planning familial sont nés, il y a quarante ans, face à la détresse des femmes (et de certains hommes) et sont devenus, pour une part importante de la population, les interlocuteurs privilégiés en matière de santé reproductive et sexuelle. Ils forment un réseau où chacun a développé ses spécificités : accompagnement des femmes dans la démarche d’Interruption volontaire de grossesse (IVG) réalisée dans de bonnes conditions médicales et psychologiques, prévention et prise en charge des personnes concernées par les violences conjugales et sexuelles, public LGTB…. Le travail de fond de l’ensemble de ces équipes pluridisciplinaires (médecins, juristes, psychologues, sexologues, assistant-e-s sociales, conseillères-ers conjugales) reste l’EVRAS (Education à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle) et l’accès aux soins.

Notre pratique s’opère quotidiennement par des animations de groupe dans les écoles ou les associations auprès d’un public de tout âge et mixte, ainsi qu’au sein de nos structures au travers de consultations qu’elles soient médicales, psychologiques, sociales ou juridiques à l’attention d’un public majoritairement féminin. Le centre de planning familial est un des seuls lieux où chaque jour toute personne peut être reçue sans rendez-vous par un-e intervenant-e psychosocial-e dans les plus brefs délais. L’accueil psychosocial, pierre angulaire de nos centres, est un espace de dialogue et d’écoute dédié à toute préoccupation, mais également à des questions spécifiques telles que l’accompagnement d’un test de grossesse, la délivrance de la contraception gratuite pour les patientes en suivi et la délivrance de la contraception d’urgence.

Allons-nous accepter que ce travail de fourmi, mené de longue haleine, subisse, encore une fois, les attaques d’un Ministère zélé qui semble poursuivre sa voie d’un détricotage massif de ce qui existe et est nécessaire aux besoins de la population ?

Nous plaidons bien entendu, comme l’OMS, pour un accès le plus large possible à la contraception d’urgence que ce soit en termes de coût mais également de lieu car l’urgence des situations le nécessite.

Les centres de planning ne distribuent pas « la pilule du lendemain », ils la délivrent avec soin et professionnalisme depuis des années et aucune problématique médicale n’a été soulevée.

Il s’agit d’une mission centrale pour nos centres. Cette pratique est cadrée, réfléchie entre les médecins et les intervenant-e-s psychosocial-e-s et n’est pas envisagée comme un dispositif isolé, mais dans une optique globale de santé sexuelle et reproductive et surtout de libre choix éclairé pour la patiente. Dans un centre de planning familial, chaque femme peut venir évoquer ses craintes et être entendue. La patiente reçue évalue avec un-e expert-e le risque pris et entrevoit les solutions les plus adaptées à court et moyen terme tout en recevant une information juste et plus large (infections sexuellement transmissibles, suivi gynécologique) et la possibilité d’ouvrir d’autres portes : bien-être sexuel et affectif, contexte relationnel difficile, voire relations sexuelles non consenties… Dans nos centres, les femmes (et nombreuses se saisissent de l’opportunité) ont un accès facilité par l’anonymat et la gratuité. Un rendez-vous médical peut être pris dans les plus brefs délais. De plus nos collègues médecins restent accessibles pour les accueillant-e-s, même en dehors de leurs permanences, dès que leur avis est nécessaire.

Chaque situation est unique et chaque femme est considérée dans sa singularité. Pensez-vous que ceci soit accessible dans la file d’attente d’une officine ? Allons-nous devoir former nos collègues pharmacien-ne-s à nos pratiques ? Attendrons-nous une augmentation du nombre d’IVG pour réagir ?

Actuellement, la désinformation et le flou font rage, ce qui va à l’encontre de toutes les recommandations notamment de l’OMS qui met en lumière l’information et l’accessiblité comme des facteurs favorisant. Le travail de prévention réalisé est affaibli par la médiatisation des politiques qui ne nous entendent pas, nous, les acteurs-trices de terrain. Nos structures doivent d’urgence être réhabilitées dans leur mission et nous devons être soutenu-e-s dans l’information du public. Il en va de la santé des femmes et de leurs droits fondamentaux.

Face à la démagogie et l’autoritarisme, il ne nous reste que la désobéissance…

Quelques (rares !) centres de planning familial ont cédé et se sont compromis face à la menace et aux enjeux financiers. La seule « solution » trouvée et médiatisée par nos dirigeant-e-s en trois ans est celle du « bon pour une pilule du lendemain » à aller chercher en pharmacie suite à un entretien d’accueil psychosocial mené dans le centre. La solution a au moins le mérite de reconnaître la fonction prépondérante que les centres de planning familial assument.

Les centres concernés par ces méthodes reconnaissent qu’il ne s’agit en rien d’une bonne pratique mais bien d’un pis-aller ! Des « pertes » sont, en effet, dénombrées, certaines femmes n’arrivant jamais à bon port avec leur précieux bon.

Où sont-elles, madame la Ministre ? Dans nos centres IVG ?
En promenade au parc assumant une maternité non souhaitée ?
La santé et le devenir de la moitié de la population vous laissent-ils indifférente ?

Quand cela fonctionne, le bon arrive, après un petit parcours de la combattante, à la pharmacie, faut-il encore que le processus de prévention, bienveillant et constructif enclenché dans le centre de planning familial aboutisse en cohérence ? Nous connaissons tou-te-s des femmes qui se sont vues distribuer la pilule du lendemain avec remontrance ou en tout cas sans humanité dans certaines officines. Et pendant ce temps, le compteur tourne, pas d’assurance que le précieux comprimé soit pris dans les délais qui sont, pour rappel, très courts.

Nous, les centres de planning familial Soralia de Liège et Spa, avons décidé de garder notre ligne de conduite, celle de la responsabilité à prendre en tant qu’actrice-eur d’un monde plus juste et égalitaire. Nous invitons tous les citoyen-ne-s à rejoindre les espaces qui existent pour ouvrir le dialogue et débattre mais surtout être entendu-e-s. Nous appelons les médias à favoriser l’information du public et à nous aider dans ce sens.

Nos structures sont héritières de combats menés, la transmission a eu lieu, les flambeaux ne sont pas éteints !

Virginie Beckers,
Responsable des Centres de Planning Familial de Liège et de Spa Soralia – Réseau Solidaris
virginie.beckers@solidaris.be

17, rue des Carmes
4000 Liège
Tél. : 04/223.13.73
Fax : 04/223.13.83
E-mail : cpf.liege@solidaris.be

17, rue du Waux-Hall
4900 Spa
Tél. : 087/77.50.58
Fax : 087/77.16.97
E-mail : cpf.spa@solidaris.be

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Pourquoi les hommes n’ont-ils toujours pas droit au même nombre de jours de congé après la naissance d’un enfant que les femmes ?

Pourquoi les femmes ne sont-elles toujours pas présentes en nombre aux divers postes à responsabilités ?

Et pourquoi, pour un même travail, n’y a-t-il pas égalité des salaires ?

Ces exemples nous montrent que le militantisme féministe mène aujourd’hui de nouveaux combats. Militer pour les droits des femmes, ce n’est peut-être plus se battre à coups de pavés, mais c’est rester critiques et vigilant-e-s, c’est être prêt-e-s à (ré)agir.

Depuis fin 2013, nous, le groupe « Be Cause Toujours ! », avons invité toute personne, femme ou homme, sensibles aux inégalités de sexe, à se réunir et à débattre autour d’un verre. Nous nous rencontrons une fois par mois, nous réfléchissons, échangeons, recherchons, agissons ensemble.

Prêt-e-s à militer pour l’égalité de droits entre les hommes et les femmes ! Et vous ?

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Ou contactez-nous au 04/3422422 (Alice Croibien). Mail : alice.croibien@solidaris.be