Le temps partiel choisi comme non choisi est une tendance lourde du capitalisme d’aujourd’hui. Devant la raréfaction de l’emploi, c’est une manière de réduire le travail avec perte de salaire. Nous pouvons considérer que le temps partiel est devenu un « système », et des secteurs entiers de l’économie en ont fait un de leurs piliers : la grande distribution, par exemple, le nettoyage, l’HORECA… Au départ, un complément du chômage, appelé « allocation de garantie de revenu » venait un peu compenser la perte salariale.

Peu à peu, la sécurité sociale s’est débarrassée de ce lourd fardeau, les employeurs n’ont pas mis plus la main à la poche, il reste donc un seul acteur pour payer la note : les travailleuses elles-mêmes . Le phénomène du temps partiel s’installe et s’amplifie depuis vingt ans sous l’impulsion des employeurs, les encouragements des pouvoirs publics et parfois avec la bénédiction des syndicats.

Nous remettons fondamentalement en cause tout ce qui peut rendre, aux yeux des employeurs, le temps partiel plus attractif que le temps plein. Nous dénonçons également tout ce qui, en plus de la perte de revenus, apporte un surcroît de pénibilité au temps partiel.

Lutter contre la ségrégation horizontale et verticale : favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités, promouvoir leur emploi dans des secteurs « moins féminins » (en valorisant ces filières dans la formation des filles, mais aussi en valorisant les filières dites « féminines » auprès des garçons).

Prévoir des mesures pour dissuader les employeurs de conclure des contrats à temps partiel. Par exemple, en augmentant la part des cotisations patronales des entreprises qui emploient plus de 25% de travailleurs à temps partiel.

Augmenter le minimum d’heures hebdomadaires obligatoires : il est actuellement, en principe, d’1/3 temps (bien que de nombreuses dérogations soient accordées). Ce minimum doit passer à ½ temps soit 19h dans la plupart des cas.

Si l’horaire prévu au contrat est régulièrement dépassé, rendre automatique une augmentation de la durée hebdomadaire contractuelle.

Abandonner la distinction entre heures complémentaires et heures supplémentaires.

Imposer une politique d’inclusion des temps partiel : formations, réunions syndicales, information sur la vie de l’entreprise etc.

Appliquer réellement et contrôler le respect des obligations de donner la priorité aux temps partiels en cas de poste ou d’heures libérées dans l’entreprise.